Daniel Lamarre: Creativity as the Fuel for Success
20 June 2022
Daniel Lamarre : la créativité au service du succès - École des dirigeant(e)s HEC Montréal

Synthèse du webinaire « Rencontre avec un leader - Libérez votre potentiel créatif »

« Une des richesses naturelles les plus importantes du Québec, c’est notre créativité! » C’est le message que lançait Daniel Lamarre, vice-président exécutif du conseil d’administration du Groupe Cirque du Soleil, lors de son passage à l’École des dirigeants HEC Montréal.

L’homme d’affaires, qui s’entretenait avec Laurent Simon, professeur titulaire au Département d’entrepreneuriat et d’innovation à HEC Montréal, sait de quoi il parle : c’est justement la réputation de créativité du Cirque qui lui a permis de survivre à la pire crise de son histoire. Tour d’horizon de cette précieuse ressource en trois temps.


Savoir reconnaître et nourrir la créativité

Mais comment Daniel Lamarre définit-il la créativité, au juste? « C’est la capacité de générer de nouvelles idées. » De toutes les façons imaginables. Le Cirque ne se contente donc pas de mener une veille commerciale serrée ou de recruter des artistes de premier plan : chaque membre du personnel, sans exception, peut se ressourcer en assistant aux répétitions et aux entraînements dans les studios de l’entreprise. Et les idées de tout le monde sont les bienvenues. « Au Cirque, nous avons 5000 paires d’yeux et d’oreilles! »

Le Cirque favorise aussi la diversité culturelle (on compte 90 nationalités au sein de son personnel créatif) et intellectuelle. Daniel Lamarre insiste sur l’importance d’embaucher des personnes qui pensent différemment les unes des autres mais qui savent débattre avec souplesse. L’objectif : que la meilleure idée soit adoptée par l’ensemble, peu importe d’où elle provient. « À la fin, on oublie qui a amené l’idée; c’est l’idée qui est la vedette, pas l’individu. »

Et bien sûr, il faut savoir bouger rapidement lorsque l’on déniche un bon filon. Un collaborateur qui lui mentionnait qu’un universitaire suisse avait inventé un drone qui pourrait enrichir un spectacle s’est fait répondre : « Que fais-tu dans mon bureau? Prends le premier avion et va le rencontrer! »


Savoir orienter la créativité

Un tel foisonnement d’idées doit cependant être canalisé. La clé : définir un mandat clair, afin de servir la véritable mission de l’organisation. Daniel Lamarre donne un exemple tiré du milieu de la santé : « On ne travaille pas dans un hôpital; on est au service de personnes malades. »

Au Cirque, la direction n’hésite pas à recourir à des outils quantitatifs pour mesurer la satisfaction du public. « Vous seriez surpris [de savoir] jusqu’à quel point nous sommes analytiques. » Après chaque représentation, un sondage identifie les numéros qui ont besoin d’ajustements pour mieux répondre aux attentes. Un processus, il va sans dire, qui exige une bonne dose d’humilité.

Et lorsque la créativité dérape? Il faut s’accorder le droit à l’échec, c’est une condition essentielle de l’apprentissage. Le dirigeant mentionne, avec le sourire, qu’un cheval mécanique développé à grands frais pour un spectacle qui n’a pas connu beaucoup de succès trône toujours dans les locaux du Cirque, en guise de rappel de cette maxime. Cependant, pour que le personnel créatif s’accorde ce droit à l’erreur, la direction doit favoriser l’émergence d’un climat de confiance exempt de récriminations et reproches.


La créativité, un besoin universel en entreprise

La feuille de route de Daniel Lamarre est éloquente. Co-fondateur de la firme de relations publiques National, il a été Président et chef de la direction du Groupe TVA avant d’occuper les mêmes fonctions au Cirque pendant deux décennies. Un parcours qu’il décrit dans L’Équilibriste, le livre qu’il a publié en janvier dernier, aux Éditions Michel Lafon.

Fort de cette expérience, il souligne que la créativité n’est pas seulement l’apanage du monde des arts. Toutes les organisations, selon lui, font face à des défis qui exigent le même genre de raisonnement : comment mobiliser le personnel, comment mieux servir la clientèle, etc. Et les solutions à ces défis se ressemblent, quels que soient les domaines d’activités. Par exemple, il faut savoir écouter, débattre, explorer et prendre des risques. « Le monde change et ne vous attendra pas », dit-il.

Avec le recul, quel conseil donnerait-il au Daniel Lamarre de 18 ans, à l’aube de sa carrière? « Fais-toi confiance, mais consulte et écoute! »

Un conseil intemporel qu’il prodigue aussi aux gestionnaires d’aujourd’hui. « Les leaders de demain seront ceux et celles qui arriveront à se redéfinir […], humbles et dédiés au bien-être de leurs organisations. »